A la Ruche 35, à la cité Spach, livraison des commandes Vrac, système d’achats en gros et en commun.
PHOTO DNA – Laurent Réa
Les habitants groupés pour mieux acheter
Vrac, acronyme de « Vers un Réseau d’Achat en Commun », a été lancé à la cité Spach par le centre socioculturel l’ARES. Ce système a un modèle, né à Lyon.
La distribution a lieu un mardi soir dans les locaux associatifs de la Ruche 35, à la cité Spach.
Le miel arrive par pots de 500 g, les pois chiches, lentilles vertes et haricots blancs par sacs de 25 kg, les dattes et figues par sacs de 5 kg.
Des balances et bocaux vides attendent les clients qui, quinze jours plus tôt, ont rempli leur bon de commande en choisissant les produits et la quantité voulue. Reste à se servir soi-même ou avec l’aide de bénévoles ou des autres acheteurs, comme Martine, Valérie, Ginette ou Adrien.
Elisabeth Koonja, de l’association Viva-Spach, récupère un bidon de 5 litres d’huile d’olive qui vient d’une coopérative de producteurs espagnols : « C’est moins cher mais c’est surtout pour soutenir le réseau. »
« Des produits de qualité à des prix abordables »
Vrac, projet porté par l’ARES (association des résidents de l’Esplanade de Strasbourg), a un modèle à Lyon où une association, soutenue par les bailleurs sociaux, a démarré dans un quartier populaire de l’agglomération avant d’essaimer dans six autres.
S’il n’existe pas de liens formels avec l’organisation lyonnaise, le nom comme le logo sont semblables et, pour une partie des produits qui ne se trouvent pas localement, les fournisseurs sont les mêmes.
« Il s’agit de se regrouper pour acheter en commun des produits de consommation de base », définit Emma Krebs, chargée de mission à l’ARES.
Le choix s’est porté sur l’épicerie, plus simple pour la logistique. Autant que possible, les produits sont locaux : la farine vient d’un moulin du nord de l’Alsace à Hoffen (en conversion bio), les oignons de l’Ilot de la Meinau, le miel d’Illkirch, les lentillons de Moselle, les jus de fruits de Sessenheim..
« On essaye de trouver des produits locaux mais, si ce n’est pas le cas, on privilégie le direct. On cherche des produits de qualité à des prix abordables », résume Emma Krebs.
Objectif : que le projet grandisse afin de diversifier les produits. Pour l’instant, il n’y a que de l’alimentaire, peut-être que des fournitures scolaires ou des produits ménagers seront envisagés.
« C’est un acte plus politique qu’autre chose, on veut tordre le cou à certaines entités de la grande distribution », dit Frédéric, 38 ans, de l’Esplanade, venu avec Florence, 34 ans, chercher leur commande.
Adrien, 32 ans, habite rue Vauban. Il fait partie d’une association, Teje (« Travailler ensemble, jeunes & engagés »), utilisatrice des locaux de la Ruche 35. Les groupes d’achats, il connaît, il en a créé un avec une vingtaine d’amis l’an passé, avec du bio et du local. Il continue en parallèle, est inscrit à une Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et s’est mis à Vrac, où il donne aussi un coup de main pour la répartition des produits : « Le but est de s’auto-organiser, les gens qui viennent ici n’ont pas forcément l’habitude. On peut aussi donner du temps. Chacun peut se servir. » La finalité est que le groupe s’autonomise, l’ARES est là pour lancer le mouvement.
L’ARES pour le moment avance les frais pour les fournisseurs. Il n’y a pas de limites en nombre : « Plus il y a de commandes, plus on peut renégocier les prix. »
Et ça peut aller loin : Véronique travaille à l’Esplanade mais vit à Hindisheim. Elle a passé commande non seulement pour elle mais aussi pour des voisines.
Contact : Emma Krebs au ✆ 03 88 61 63 82 ou emmakrebs@ARES-actif.fr.
© Dernières Nouvelles d’Alsace, mardi 26 juin 2016. – Tous droits de reproduction réservés