Les mille projets de La Maison Théâtre
Dirigée par Laurent Bénichou, la Maison Théâtre dédiée à Strasbourg, à la pratique théâtrale amateure, fourmille de projets : commandes d’écriture, développement d’outils pédagogiques et fait le plein en termes de fréquentation. Un bilan très positif à l’horizon d’une autonomisation de l’ARES.
Après sept ans d’installation au théâtre du Tambourin, salle du centre socio-culturel de l’Association des Résidents de l’Esplanade à Strasbourg, (ARES), la Maison Théâtre récolte les fruits d’un engagement sans faille.
Avec peu de moyens, Laurent Bénichou a élevé le niveau général de l’enseignement théâtral amateur en constituant un véritable répertoire de textes à l’attention des pratiquants. Le comédien a mis en relation les auteurs avec les futurs lecteurs et interprètes des pièces et les professionnels de la scène.
Manque de locaux
« On accueille 177 personnes par semaine, tous nos stages sont pleins malgré l’instauration du pass sanitaire pour les plus de 12 ans, et les adultes sont revenus », se réjouit Laurent Bénichou. Victime de son succès, la Maison Théâtre manque de locaux – une récurrence pour les artistes de Strasbourg quelle que soit leur discipline. Une situation qu’accentuent encore les contraintes sanitaires.
L’équipe de metteurs en scène, comédiens pédagogues associés aux auteurs du répertoire de la Maison Théâtre singularise ainsi la démarche développée par Laurent Bénichou. Qui a enfin trouvé sa place dans l’écosystème culturel régional et s’inscrit dans un réseau national. Malgré des moyens financiers réduits reposant sur 70 % d’autofinancement et près de 80 000 € de subventions des collectivités territoriales.
À partir de la rentrée de janvier, un nouveau processus d’écriture à Adrien Cornaggia et Caroline Stella s’annonce autour d’un mythe de leur choix. Un travail qui se fait en échanges avec des jeunes – participants des ateliers de la Maison Théâtre, de la Maison des Adolescents de Strasbourg et de divers établissements scolaires du Bas-Rhin. Romain Nicolas va lui écrire une comédie selon le même principe. Autres contraintes : la pièce doit comporter soit 3 333 mots pour les 8-11 ans soit 4 444 pour les 11-15 ans. Au printemps, les auteurs présenteront leur brouillon pour une mise en jeu à partir de juillet 2022.
Pour le projet de comédie, la Maison Théâtre élargit son terrain de jeux en s’associant à l’A.D.D.A. du Tarn, Espace 600 de Grenoble, Le Minotaure de Dijon et le Théâtre du Pélican de Clermont-Ferrand.
L’équipe de Laurent Bénichou a aussi développé des outils pédagogiques. Outre l’édition des pièces de théâtre, elle vient de publier deux cahiers (5€) , l’un autour de l’autrice, Celine Bernard, Le Monde comme il est grand , l’autre sur Antonio Carmona, Le Problème avec les couvercles ronds.
Enfin, la Maison Théâtre a lancé un prix «Le Poisson volant» qui va distinguer le 25 juin prochain un auteur. Sont en lice Sarah Carré, Caroline Stella, Evan Placey et Simon Grangeat. D’ici là, l’autonomisatioin de la Maison Théâtre de l’ARES devrait être validée par la Ville de Strasbourg – autour d’une convention ? Des discussions sont en cours.
La Maison Théâtre au Tambourin, 10 rue d’Ankara à Strasbourg. www.lamaisontheatre.eu
Par Veneranda PALADINO
© Dernières Nouvelles d’Alsace, 21 décembre 2021. – Tous droits de reproduction réservés