Silence, ça mousse sur les murs du centre Bernanos !
Sur les murs du centre Bernanos, à l’Esplanade, une fresque végétale coproduite par l’espace Apollonia, les étudiants Eco-conseillers, des réfugiés, les élèves du collège international et l’association Mon petit nid invite à réenchanter la ville. Elle est inaugurée ce samedi après-midi.
Valérie WALCH
Petit à petit, le puzzle végétal prend forme et habille le mur extérieur du centre Bernanos, rue du Maréchal-Juin, venant tout naturellement prolonger le petit jardin qui y a été aménagé l’an dernier. À grand renfort de casiers débordant de mousse et de colle végétale – composée de farine, d’eau et… de bière ! –, la fresque dessinée par Léo Rousset, volontaire en service civique à l’espace artistique Apollonia, à la Robertsau, peu à peu se dessine. À ses pieds, une chaîne humaine encolle, jauge, positionne et peaufine, composant une œuvre collective pleine de sens et d’odeurs de sous-bois.
Un projet artistique et citoyen
Ce projet artistique et citoyen vous dit quelque chose ? Normal, Apollonia a déjà sévi dans le même esprit le long de la ligne du tram, à la Robertsau (en 2018) , et plus récemment du côté de la Cité de l’Ill. Taureau, colombe, joueurs de foot, poneys, massifs de fleurs… À chaque fois, le tableau de mousse s’adapte à son environnement et aux désidératas de ses acteurs ; toujours, « en revégétalisant et en réenchantant la ville », il invite aussi à une prise de conscience écologique. Cette fois encore, le projet est né d’un alignement de bonnes volontés. Porté par huit étudiants en mastère spécialisé Eco-conseiller (qui devaient réaliser un projet événementiel dans le cadre de leur formation), l’association Apollonia et le centre Bernanos, « Silence ça mousse » a vu se greffer à l’initiative des élèves du Club jardin du collège international de l’Esplanade. À l’image de Juliette et Garance, toutes deux en quatrième, occupées ce vendredi après-midi à convoyer les carrés de mousse – il en faudra quelque 40 m² pour couvrir la fresque — en attendant que de jeunes réfugiés prennent la relève. « Une dizaine participent à ce beau projet », salue le responsable du centre Bernanos, le père Thomas Wender, qui a tout de suite accepté de prêter ses murs à l’expérience. Une belle rencontre, au sein d’un quartier riche de sa diversité sociale, et portée par un centre qui symbolise l’ouverture et la solidarité.
La verdure a la part belle…
Démarrée jeudi, l’installation de la fresque se terminera ce samedi après-midi avec l’aide des familles de l’association Mon petit nid , elle aussi du quartier. Puis un temps inaugural permettra enfin de l’admirer dans son intégralité. Installée sur un mur orienté au nord – une exposition parfaitement du goût de la mousse —, la fresque représente un bâtiment entouré de verdure. « On avait le choix entre deux propositions : une première où c’est la nature qui s’invitait en ville, et une autre où la nature avait la plus grande part. C’est peut-être utopique, mais on a préféré la seconde ! » conclut Christelle Arbogast, l’une des étudiantes impliquées dans cette réalisation « qui invite à s’interroger sur le rôle de la végétation dans la biodiversité, sur son impact positif contre le réchauffement climatique et sur [notre] cadre de vie ».
Quant à l’association Apollonia, elle nourrit déjà un nouveau projet du même acabit ! Cette fois, « l’installation est prévue en mai à l’École européenne, à la Robertsau », précise son directeur, Dimitri Konstantinidis, qui n’en finit plus de végétaliser partout où il passe…
© Dernières Nouvelles d’Alsace, 3 mars 2023. – Tous droits de reproduction réservés