CSC de l’Elsau : le périscolaire assuré, trois postes ouverts
Pour le centre socio-culturel de l’Elsau, à Strasbourg, la transition d’après-crise va être assurée, informent conjointement les quatre financeurs. Les enfants du périscolaire sont orientés vers une école et un autre CSC dès lundi 17 mars, trois postes seront ouverts le même jour ; tout cela le temps qu’un nouveau projet émerge.

Le 7 mars, quelques jours après avoir appris la cessation de paiement du CSC, les usagers manifestaient leur peur d’une fermeture. – Photo archives Cédric Joubert
Son association gestionnaire a été liquidée , mais le centre socio-culturel (CSC) de l’Elsau va continuer à vivre. Et ses quatre financeurs (État, Ville, Caisse d’allocations familiales -CAF- et Collectivité européenne d’Alsace -CEA-) communiquent officiellement sur la suite (*). Le futur de la structure va s’écrire en deux temps : un premier de transition, avant un second plus pérenne.
École Léonard de Vinci et CSC de la Montagne Verte
C’est logiquement l’accueil périscolaire qui a été réorganisé en priorité. « Les choses avaient été anticipées », confirme l’adjoint à la vie associative Guillaume Libsig. Dès la semaine prochaine, les enfants de l’âge de la maternelle et du primaire seront accueillis à l’école Léonard-de-Vinci [à 500 mètres à pied, 5 minutes] pour le temps périscolaire du soir, soit les lundis-mardis-jeudis-vendredis de 16 h 30 à 18h ; ils se rendront au CSC de la Montagne Verte [à 1,5 km à pied, 20 minutes] pour les mercredis et vacances scolaires (de l’année, pas de l’été).

L’adjointe de quartier Hülliya Turan présente le dispositif en place dès lundi 17 mars, aux côtés de la préfète déléguée pour l’égalité des chances et de l’adjoint à la vie associative. – Photo Roméo Boetzlé
« D’autres familles que les adhérentes du CSC pourront en bénéficier », précise l’adjointe référente du quartier Hülliya Turan, qui présente le dispositif. Personne ne serait en rade , indique-t-elle, la capacité étant d’« une trentaine d’enfants le soir et une vingtaine pour les mercredis et vacances ».
Pour le premier créneau, « une vingtaine » de demandes auraient été faites ; pour le second, ce serait en cours de comptage. Si besoin, « l’école Jean-Mentelin », à Koenigshoffen, pourrait être sollicitée, ainsi que « les CSC limitrophes », à commencer par ceux de « la Meinau » et de « Koenigshoffen ».
« La continuité du service public est garantie », appuie l’élue en charge de l’Elsau. Grâce au maintien d’activité demandé par le tribunal jusqu’au 21 mars, les enfants ont pu être reçus ces mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 mars [a priori ].
Avenir des 22 salariés : « Partie de la procédure »
Suite au prononcé du 11 mars, la municipalité avait annoncé qu’elle rencontrerait habitants et salariés. Les premiers le seront « dans la dizaine de jours si possible » et les seconds « après une réunion Ville – liquidateur », affirment respectivement Hülliya Turan et Guillaume Libsig. Pour ce qui est du devenir des 22 salariés, ajoute celui-là, « ils feront partie de la procédure de liquidation [licenciement ou reclassement], libre à eux de postuler dans d’autres CSC ou sur l’un des trois postes ».

La présidente de la CAF du Bas-Rhin, Frédérique Meyer, et la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian : « Nous voulons rebâtir sur des bases plus saines. » – Photo Roméo Boetzlé
Pour assurer la transition, trois contrats de projet (Ville) vont en effet être ouverts pour une durée de trois ans (s’ils sont validés par le conseil municipal du 17 mars) : un poste de direction, un d’accueil, un de référent familles. Cela permettra de « réorganiser l’activité en lien avec la Ville et les autres partenaires, socio-culturels et associatifs » comme d’« assurer l’ouverture du bâtiment et sa maintenance », souligne la référente du quartier. Et se donner le temps de chercher « un acteur dynamique et fédérateur », veut Jeanne Barseghian.
« Le CSC doit être porté par les habitants »
« On ne souhaite pas parachuter une équipe, l’objectif n’est pas de fonctionner en régie. Le CSC doit être porté par les habitants ; il y aura une réunion publique, des concertations », détaillent de concert la maire et son adjoint à la vie associative. « Nous n’abandonnerons pas les habitants (…). Nous voulons rebâtir sur des bases plus saines et transparentes, solides et justes. »
*Des représentants de ces quatre financeurs ont tenu une conférence de presse ce vendredi 14 mars. Le vice-président de la CEA Jean-Louis Hoerlé était excusé.

« Nous avons tout tenté »
Les trois représentants des quatre financeurs sont également revenus sur la « crise », ce vendredi 14 mars.
« Nous avons tout tenté pour redresser cette situation complexe », a introduit la maire Jeanne Barseghian. « L’association n’a pas contesté le non-renouvellement de l’agrément ni introduit de nouvelle demande », a remarqué de son côté la présidente de la CAF du Bas-Rhin Frédérique Meyer.
Pour sa part, le directeur de la CAF du Bas-Rhin Francis Brisbois a tenu à éclaircir le point de départ de « l’affaire » [en substance] : « Tout est venu d’une fin de non-recevoir de l’association (financée à 90% par des fonds publics) sur une procédure habituelle au moment du renouvellement de la direction, qui a mené à lancer un audit en février 2023 ». Lequel « a mis en avant des difficultés susceptibles de recevoir des qualifications pénales », telles que « détournement » ou « abus ». La préfète déléguée pour l’égalité des chances Marilyne Poulain lui a fait écho : « C’était de notre devoir de saisir le procureur de la République ». Une enquête judiciaire de la brigade de la criminalité financière est en cours.
© Dernières Nouvelles d’Alsace, 7 mars 2025. – Tous droits de reproduction réservés