À l’Esplanade, l’ARES fête l’hiver et se prépare à célébrer ses 60 ans
Dans un an jour pour jour, l’Association des résidents de l’Esplanade fêtera ses 60 ans d’existence. Dotée d’une nouvelle gouvernance depuis l’assemblée générale de juin dernier, l’ARES verra dans les prochains temps ses missions évoluer, avec le passage d’une partie de l’Esplanade — et de la Cité Rotterdam — en Quartier prioritaire de la Ville. En attendant, place ces 9 et 10 décembre à un « Hiver divers » et solidaire à l’image du quartier.
Valérie Walch
De gauche à droite, Fabien Urbes, directeur, Roselyne Kuchler, vice-présidente, et Etienne Fleury, président de l’ARES. Photo Jean-François Badias
Le bateau tangue encore un peu, mais la tempête — espérons-le- est passée. Après une période particulièrement houleuse, dont le point d’orgue a été l’assemblée générale aux allures de mauvais feuilleton hollywoodien du 28 juin dernier (DNA du 30 juin) , l’Association des résidents de l’Esplanade, gestionnaire du centre socioculturel (CSC) du quartier, retrouve des eaux plus calmes… Avec une gouvernance renouvelée, un nouveau président et un directeur de retour en poste, l’horizon semble se dégager et l’attention se focaliser sur les 60 ans de l’association et les 50 ans d’agrément du CSC. Ils seront officiellement atteints dans un an jour pour jour, le 6 décembre 2024, et seront fêtés tout au long de l’année à venir. Ils coïncident avec le basculement annoncé début 2024 -même si on attend encore le décret officiel- d’une partie de l’Esplanade en Quartier prioritaire de la Ville.
Nouvelle gouvernance
Au gouvernail du paquebot ARES, Etienne Fleury, les trois vice-présidents (Roselyne Kuchler, Catherine Bauchet et Roger Noutcha) et un bureau rajeuni et féminisé tiennent désormais la barre, en bonne entente avec le directeur, Fabien Urbes. Si la crise a immanquablement laissé des traces, « les financeurs et l’équipe de salariés sont rassurés et nous avons retrouvé plus de cohésion », rassure Etienne Fleury. Fabien Urbes salue « le grand professionnalisme des salariés », qui n’ont rien laissé paraître et ont « toujours eu à cœur d’assurer leurs missions » ; mais aussi « la fidélité des usagers », qui se sont encore inscrits en nombre à la rentrée. Ils sont près de 800 à participer aux activités, 360 à l’école de musique, et la centaine de places en périscolaire a une fois encore été prise d’assaut.
Symbole de cette cohésion retrouvée, le « Défilé des lampions » a fédéré les familles début novembre. Il y a quelques jours, on inaugurait rue d’Ankara la nouvelle ligne G et le week-end dernier, c’est pour le Téléthon que sonnait l’heure du « Don des dragons » et de la mobilisation. L’ARES a aussi accueilli la première distribution alimentaire gratuite, bio et de saison de l’association Regards solidaires à l’attention des étudiants, le 25 novembre. L’opération a permis de distribuer 65 paniers et est appelée à se renouveler tous les samedis ; comme un rappel de la vocation sociale du CSC, de son ouverture et de son adaptabilité aux besoins du quartier…
Concernant les activités que l’ARES déploie dans le cadre de son deuxième agrément à La pARenthESe et à La Ruche 35, dans les quartiers Vauban et Cité Spach, « les liens sont aussi appelés à se renforcer », explique le directeur. De même, « nous nous sommes rapprochés des autres acteurs du quartier et nos portes leur sont ouvertes », précise Etienne Fleury, qui a notamment rencontré récemment les responsables du Centre Bernanos, et évoque des projets à construire avec le lycée Marie-Curie. « L’ARES n’a pas toujours besoin d’être tête de réseau. Nous nous positionnons comme l’un des partenaires », insiste Fabien Urbes. Loin de toute volonté hégémonique et dans un contexte financier toujours tendu, il mise beaucoup, comme son président, « sur la complémentarité ».
Plus de social et plus de proximité
Doté d’une nouvelle gouvernance, l’ARES se projette désormais dans son 60e anniversaire. Photo Jean-François Badias
« Nous allons continuer à travailler dans ce sens avec le passage annoncé du secteur Jura-Citadelle et de la Cité Rotterdam en QPV », précise Etienne Fleury. Dans cette perspective, les premières réunions sont prévues dès cette semaine entre l’ARES, la Ville, les services de l’État, le Cardek… Situé à l’autre extrémité du futur QPV, le CSC de la Krutenau alerte de longue date sur la paupérisation grandissante du secteur, et là encore « des liens et une complémentarité sont à développer », note Fabien Urbes, qui attend d’y voir plus clair et espère que des moyens supplémentaires seront alloués.
C’est cette même veine que l’ARES compte encore creuser dans son prochain projet social, qui sera déposé en 2026. « Tout cela redonne du sens au projet et replace l’ARES dans son rôle de maison de quartier de proximité », estime son directeur.
À beaucoup plus court terme, c’est aussi de lien, de proximité et de solidarité dont il sera question dans l’opération « Imaginons un hiver divers », déclinée ces samedi 9 et dimanche 10 décembre en guise de fête de Noël et de lancement du 60e anniversaire. Samedi 9 décembre de 14 h à 18 h, ateliers de fabrication de cadeaux, animation musicale, espace enfants, troc d’objets à la Gratiferia, arbre à vœux et petite restauration animeront l’ARES au 10, rue d’Ankara.
Dimanche 10 décembre de 15 h à 19 h, c’est à la Ruche 35, rue Vauban, que la fête se poursuivra. Cette fois au gré d’un temps de convivialité mêlant animation musicale, jus de pommes et vin chaud maison, bredele et petits cadeaux. Le tout en partenariat avec les associations Zéro Déchet Strasbourg, Familangues, VRAC, Regards Solidaires, Mon Petit Nid, Creative Vintage… Comme un avant-goût de l’année festive et solidaire à venir.
© Dernières Nouvelles d’Alsace, 5 décembre 2023. – Tous droits de reproduction réservés