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Conseil des XV – Orangerie – Rotterdam – Visite de Roland Ries

Au cœur de la cité Spach

La visite du maire dans le quartier Conseil des XV – Orangerie – Rotterdam a démarré samedi à la cité Spach par un petit-déjeuner avec les forces vives du secteur. L’occasion d’évoquer l’hypothèse d’un classement de la cité, l’un des 18 QPV (quartiers prioritaires) de l’Eurométropole.

Pour démarrer la visite de quartier, un petit-déjeuner était proposé dans les locaux de la Ruche 35, rue Vauban.
PHOTOs DNA – JEAN CHRISTOPHE DORN

Après la cité Spach, Roland Ries s’est rendu cité Rotterdam, puis place Arnold.

« À titre exceptionnel et non répétitif », a-t-il lui-même souligné, Roland Ries est arrivé samedi « en avance » au petit-déjeuner organisé à La Ruche 35, point de départ d’une pluvieuse visite dans le secteur Conseil des XV – Orangerie – Rotterdam. Venu en voisin, il s’est installé aux côtés de Nicolas Matt, en charge du quartier, et d’Henri Dreyfus, conseiller municipal délégué à l’autonomie et aux personnes âgées, pour écouter les doléances et proposer quelques pistes de réflexion.

PLACE D’ISLANDE. – Quid, ainsi, du devenir de la place d’Islande. Le président de l’ADIQ (Association de défense des intérêts des quartiers Centre-Est de Strasbourg), Jean-Luc Déjeant, appelle à faire du lieu, débarrassé à l’automne 2017 des préfabriqués qui abritaient l’annexe du tribunal de grande instance, « une place conforme aux souhaits des habitants de ce secteur, qui a grand besoin d’air et de nature. » « C’est un lieu en attente », reconnaît Roland Ries, qui rappelle que l’État est pour l’heure propriétaire du terrain. Et de suggérer un transfert de propriété à la Ville, pourquoi pas sous forme de « don » en cette période d’étrennes tardives, afin de débloquer le dossier. Nicolas Matt invite le conseil de quartier à faire des propositions. « Pour l’heure, il n’y a aucun projet fléché sur la place d’Islande, ni par l’État, ni par la Ville. C’est une page blanche… » À court terme, l’élu en charge réfléchit à des façons « d’investir cet espace ».

44, RUE D’YPRES. – Jean-Luc Déjeant a posé la délicate question des parkings, prévus dans le cadre de la réhabilitation du 44, rue d’Ypres. « Une vingtaine de places pour 76 logements, c’est très insuffisant dans un quartier déjà encombré ! » Olivier Bitz et Alain Jund avaient saisi Edifipierre en février 2017. « Nous n’avons pas encore obtenu de réponse satisfaisante », relève Nicolas Matt, qui ne compte pas céder. « On ne peut pas construire un projet immobilier qui handicape la vie de quartier », prévient-il.

La cité Spach bientôt classée ?

DE L’INSALUBRITÉ AU CLASSEMENT ? – Le président de l’association Viva-Spach, Etienne Fleury, a évoqué les soucis rencontrés avec l’un des trois bailleurs présents, en l’occurrence la SEDES (ex-SOCOLOPO). « On nous parle de réhabilitation depuis des années, mais on ne voit rien venir », insiste-t-il, pointant l’état d’insalubrité et des charges de chauffage élevées. Roland Ries a proposé une réunion.

Rebondissant sur la cité, le maire a aussi évoqué la possibilité – soufflée par Jean-François Kovar – d’imaginer « une forme de classement ou de protection de la cité Spach, l’une des premières cité à loyers modérés, construite à Strasbourg vers 1902 ». Pointant des qualités patrimoniales hors du commun et la proximité de la Neustadt, dont elle constitue une sorte de « pendant social », la possibilité a été accueillie avec enthousiasme. Notamment par le président de l’ARES, Frédéric Duffrène, qui y voit une occasion de « redonner un sentiment de fierté aux habitants ». Une réunion pourrait prochainement être organisée sur le sujet.

SOLIDARITÉ. – Dans un registre plus terre à terre, plus dramatique et plus urgent, la présidente de Strasbourg action solidarité, Valérie Suzan, a rappelé que trois personnes vivant dans la rue sont mortes en janvier à Strasbourg. Elle a lancé un appel pour que des locaux soient mis à disposition de l’association, « qui intervient depuis six ans à Strasbourg en direction des sans-abri ». Celle qui se dit « à bout » – pour l’heure, c’est son domicile qui fait office de local, et à l’occasion de lieu d’hébergement – voudrait pouvoir y installer « un vestiaire, des douches et une épicerie solidaire ». Elle évoque aussi les soucis de stationnement, « les deux camionnettes de l’association étant régulièrement verbalisées ». « Raisonnablement optimiste », Nicolas Matt précise qu’une réflexion est en cours concernant les locaux. Roland Ries évoque la possibilité de doter l’association de macarons résidents, comme c’est déjà le cas pour certains artisans. « Après tout, ce sont des artisans du social ! »

LOCAUX. – D’autres associations œuvrant autour du vivre ensemble sont en quête de locaux dans le quartier, notamment Familangues, qui, par la voix de sa directrice Mounia Darkaoui, propose de créer un « incubateur d’initiatives ». L’ex-mairie de quartier de l’Esplanade, voire les anciens locaux du centre médico-social, pourrait lui servir de cadre, avance Nicolas Matt.

CULTURE. – Directeur artis­tique et péd­a­gogique de la Maison Théâtre, qui intervient depuis 2016 cité Spach sur des crédits fléchés politique de la ville, Lau­rent Beni­chou a insisté sur l’importance de la culture dans la cité… Et celle de contractualiser sur du long terme pour inscrire le travail dans la durée. Il apprendra avec plaisir que les services sont désormais ouverts à des contractualisations trisannuelles.

© Dernières Nouvelles d’Alsace, dimanche 27 janvier 2019. – Tous droits de reproduction réservés