Estives, d’Alain Allemand

L’exposition Estives , que propose Alain Allemand dans les coursives de l’ARES, est à l’image de ses multiples talents. L’artiste y aborde le dessin et la gravure, la peinture et l’illustration, la sculpture et l’écriture. Mais c’est un même dessein qui traverse toutes ces expressions artistiques.

 

Alain Allemand expose à l’ARES. Documents remis

 

Jacques Stoll a posé son regard sur l’exposition de celui qui est aussi le responsable de la commission « Culture et savoirs » de l’ARES et qui, une fois n’est pas coutume, expose ces jours-ci lui-même sur les cimaises du centre socioculturel de l’Esplanade.

« Alain Allemand, à parcourir les étages de l’ARES, donne à penser l’art en plusieurs dimensions. Il n’existe pas chez lui de barrière entre ses créations figuratives et abstraites. Les premières, qu’il s’agisse de dessins ou de gravures, sont d’une grande élégance et d’une grande précision ; les secondes abordent le vocabulaire des couleurs et des formes avec une particulière pertinence. À bien y regarder, les constantes de son art sont claires.

Ses oiseaux à l’œil si impertinent, souvent dessinés à l’encre de chine, mais également pour certains parés de couleurs, démontrent l’excellence de sa plume et de son pinceau, et une forme épurée qui est en relation évidente avec ses œuvres abstraites

Les deux façons d’aborder l’expression artistique sont les mêmes : une semblable construction de l’image, au trait ou à la plume, en matière figurative, à travers les volumes et les couleurs pour les peintures abstraites. Mais l’équilibre poursuivi est identique : la recherche de la clarté et de la luminosité, portée vers une certaine spiritualité. Rien de plus classique, au sens esthétique du terme. Alain Allemand aime travailler par séries, et il en livre ici de belles illustrations colorées. S’il s’agit selon lui « d’exercices », leur intérêt premier est de montrer l’évolution de son travail autour d’un thème. C’est passionnant.

Une magnifique série de six œuvres

L’écriture, dans certaines séries (dont celle des Estives , qui donne son nom à l’exposition), est une autre façon d’apporter des images à notre esprit. Ces textes courts, ici une série de 18, exaltent le temps de l’été, la touffeur de l’air et le silence des montagnes comme le feraient des haïkus japonais. Au demeurant, l’artiste reconnaît l’influence du Pays du Soleil Levant sur son art.

Ces poèmes se présentent en triptyques, l’artiste s’exprimant régulièrement sous cette forme. Il offre de surcroît, toujours dans l’esprit du triptyque, une magnifique série de six œuvres où des flammes incandescentes attirent irrésistiblement le regard tout en aiguisant la réflexion.

Tout un univers à découvrir à l’ARES.

L’exposition Estives , proposée dans l’espace Art’Esplanade de l’ARES, rue d’Ankara à Strasbourg, est visible jusqu’à fin décembre aux horaires d’ouverture de l’ARES, du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h et le samedi de 9 h à 17 h. Entrée libre.

 

© Dernières Nouvelles d’Alsace, vendredi 7 septembre 2018. – Tous droits de reproduction réservés