Après la crise, l’Association des résidents de l’Esplanade élit un président de continuité
Étienne Fleury a été élu président de l’Association des résidents de l’Esplanade. Ancien trésorier, son élection promet une continuité de l’action engagée par la nouvelle équipe depuis 2021.
Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées mercredi soir pour participer à l’assemblée générale de l’Association des résidents de l’Esplanade (ARES), occupant toutes les chaises disponibles de la grande salle d’accueil du centre socio-culturel rue d’Ankara. Présent parmi le public, l’ancien directeur de l’ARES, Marc Philibert, salue ses connaissances avec un entendu « On n’a jamais vu ça à nos AG ! » Il faut dire que l’affaire est d’importance : les adhérents doivent élire de nouveaux délégués pour sortir d’une crise de gouvernance (voir notre article précédent).
Dans une atmosphère digne d’un vivarium, la présidente par intérim Désirée Ohlmann se lance dans l’ordre du jour chargé de la soirée : « Quelqu’un veut-il qu’on lise le compte-rendu de l’AG 2022 ? » Une main se lève et c’est parti pour 20 minutes de lecture par trente degrés. Le message est clair : rien ne sera épargné à l’équipe bénévole sortante.
C’est parti pour une longue soirée
(Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Après une période marquée par des plaintes de salariés du centre socio-culturel puis la démission en mai du président historique et du directeur (voir notre article), Désirée Ohlmann assure aux adhérents avoir « pris le taureau par les cornes » depuis son intérim. Elle annonce notamment avoir mis en place une « commission mixte paritaire », intégrant trois représentants des salariés et trois représentants du comité directeur.
Les salariés très présents
Pas suffisant pour calmer l’exaspération des salariés, venus en nombre se faire entendre à l’assemblée générale. Dans un instant théâtral, Valérie, chargée d’accueil, se place devant l’assistance et lit une feuille sur laquelle elle a noté ses griefs. Dans son allocution, très applaudie, elle questionne notamment « ces anciens administrateurs de l’ARES revenus tout à coup s’inscrire en masse » pour être élus au comité de direction.
Valérie dénonce plusieurs problèmes face à l’assemblée des adhérents
(Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Piqués au vif, plusieurs anciens membres ou administrateurs répondent par des interventions rappelant que « ce n’est pas l’AG des salariés mais celle des adhérents » ou que « des services aux habitants ont disparu, tel l’ARES Flash (une feuille d’informations ultra-locales, NDLR). » À l’issue de l’AG, Michel Sontag, adhérent de longue date, résumera :
« Ce qu’il se passe en fait, c’est que l’association de quartier s’est étoffée avec la gestion d’un puis deux centres socio-culturels. Or l’aspect “services aux habitants”, ça emmerde un peu les salariés, qui préfèrent l’action sociale. Donc c’est quoi l’ARES, une association de services de proximité ou une association d’aide sociale ? »
Des enjeux masqués
Cette question, pourtant centrale, n’a jamais été posée clairement au cours de la soirée. Au grand dam d’une partie des adhérents qui s’étaient déplacés, justement pour qu’on leur explique les enjeux d’une continuité ou d’un changement dans la gouvernance de l’ARES. Magdeleine Ruhlmann avoue sa frustration :
« Une AG, c’est fait pour que les adhérents puissent poser des questions et obtenir des réponses. Or on n’a reçu aucun élément, on ne sait pas quels sont les problèmes dans l’association ni de quelles ampleurs… »
Un flou entretenu par l’absence du président démissionnaire, Frédéric Duffrène. Il a bien transmis un courrier pour s’expliquer mais celui-ci n’a pas été rendu public mercredi soir (le texte est à lire ici). Après l’épique séance de questions – réponses, deux membres du bureau exécutif, dont le trésorier Étienne Fleury, se sont abstenus de voter le rapport moral, soulignant la fracture au sein de l’équipe dirigeante.
Jusqu’alors trésorier, Étienne Fleury a été élu président de l’ARES
(Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Vers 22h, l’assemblée générale se termine après l’élection de 25 personnes au comité de direction, non sans quelques péripéties, dont des suppressions et des ajouts de candidats à la dernière minute. Claude Gassmann, ancien président, souhaitait reprendre du service : il sera élu de justesse au comité de direction mais c’est finalement Étienne Fleury qui a été élu président de l’ARES. Ce résultat présage d’une reprise d’activité rapide du directeur Fabien Urbès, et d’une poursuite des engagements de l’ARES selon son contrat de projets 2023 – 2026.
© Rue 89, 30 juin 2023. – Tous droits de reproduction réservés