Les baignoires flottantes et les jouteurs ont créé l’animation, hier, entre la presqu’île Malraux et le quai des Alpes, lors des Rencontres fluviales de Strasbourg et de la fête du quartier de l’Esplanade. Où les embarcations bricolées ont finalement pris de vitesse les barques à fond plat…
À 14h30 précise, les joutes nautiques devaient effectuer leur grand retour au centre de Strasbourg — ou du moins à deux pas. Cependant, un problème d’étanchéité a perturbé ce programme : faute d’avoir suffisamment goûté l’eau ces derniers temps, l’une des deux barques de la Société nautique 1887 de Strasbourg a dû prendre la direction de l’atelier de réparation, tandis que les organisateurs des Rencontres fluviales de Strasbourg passaient le relais au concours de baignoires flottantes.
Baptisé « Opération Archimède », celui-ci se déroulait dans le même bassin Dusuzeau, face au quai des Alpes. C’était une grande première pour l’ARES (Association des résidents de l’Esplanade) qui a pu concrétiser ce projet d’animation grâce à l’appui des Rencontres fluviales de Strasbourg (lire encadré). L’idée des baignoires venait de Marc Philibert, directeur de l’ARES, qui gardait un excellent souvenir du même concours, organisé à Macon.
Sept équipes ont décidé de se jeter à l’eau, l’ARES fournissant les baignoires ainsi que les fûts faisant office de flotteurs. « Pour nous, le défi, ce sera de tenir l’eau jusqu’au top départ », annonce Étienne Michon, de l’équipe des Kékés. Il ne croyait pas si bien dire : leur Kaka-marrant, un fier drakkar, s’est disloqué à peine mis à l’eau, sous l’œil impavide (et amusé ?) d’Eros, le terre-neuve chargé de repêcher les candidats en détresse. Malgré le mât en miettes, les bidons-flotteurs à l’air et une pauvre ancre en polystyrène en forme de débris de naufrage, l’équipe a pris son courage à deux mains : l’épave du Kakamarrant a effectué l’aller-retour entre le pont Churchill et le pont du Danube, comme les autres, propulsé par des nageurs — le règlement du concours est plutôt laxiste.
Dans une ambiance un brin potache et sous le regard d’un public de plus en plus nombreux sur les berges, la course fut rythmée par d’autres péripéties. L’équipe du Centre de loisirs jeunes de la police (Neuhof) dont la Formule 1 est parvenue la première au pont du Danube grâce à quatre rameurs et deux nageurs palmés bien entraînés… a eu beaucoup de mal à négocier un demi-tour. Quant à Alain Simprist, cycliste sur eau, auto sponsorisé par propre garage a fini par ramer avec sa coéquipière Ornella Frechard-Rizzo. La roue à aube ( « réalisée à base de disques de frein de Peugeot 406 ») actionné par une chaîne reliée à un VTT était finalement moins efficace que les rames. Mentions spéciales aux Expl’orateurs, une bande de copains qui a réalisé une belle réplique de la maison aux ballons du film Là-Haut et à l’équipe de la FMH (Fédération des malades et handicapés) pour sa case flottante.
Le « concours » s’est achevé sans qu’Eros ait eu à se mouiller le poil. Timing parfait : au même moment, la barque des jouteurs était réparée et le public a pu se diriger vers la démonstration prévue devant les anciens entrepôts Seegmuller.
Les jouteurs strasbourgeois, qui ont invité des sportifs belges à se joindre à eux, seront à nouveau en démonstration aujourd’hui à partir de 15h. Aux Rencontres fluviales de Strasbourg, le public pourra profiter d’animations et découvrir une vingtaine de bateaux de plaisance amarrés le long de la presqu’île.
Julia Mangold
© Dernières Nouvelles d’Alsace, Dimanche 26 juin 2011. – Tous droits de reproduction réservés