L’assemblée générale de l’ARES a montré sa bonne santé financière et son désir quotidien d’aller de l’avant. À l’image du nouveau projet de l’association : l’école dethéâtre. Un vrai beau défi culturel, mobilisateur et générateur d’épanouissement personnel.
Avec plus de 80 bénévoles et 1 050 familles adhérentes, l’ARES constitue le pouls de l’Esplanade. Et même davantage vu la résonance de l’association.
Mardi soir, à l’occasion de l’assemblée générale, elle a prouvé sa bonne santé financière et surtout qu’elle était toujours animée par un désir d’ouverture et d’aller de l’avant, alors que se profile la perspective d’intégrer de nouveaux locaux.
« L’audace dans l’innovation » et l’hommage aux bénévoles
Dans son rapport financier, Dominique Leblanc, le trésorier, a relevé « la bonne maîtrise d’exploitation », puisque l’association a dégagé en 2010 un résultat positif de 112 999 € contre 36 218 € par rapport à l’exercice précédent.
Un peu plus de la moitié de la somme (58 000 €) est destinée à « renforcer les capitaux propres dans un souci de précaution », tandis que les 55 000 € restants alimenteront les projets associatifs « pour préparer les futurs développements de l’association. »
Parmi la multitude d’activités proposées par l’ARES, on retiendra que l’école de musique attire de plus en plus d’adolescents, que la formation d’accompagnement professionnel des assistantes maternelles de la crèche familiale a été un gros succès et que la « Cafetière », lieu de ralliement et de rendez-vous, aura une meilleure visibilité au milieu du hall d’accueil dans les nouveaux bâtiments.
De son côté, Claude Gassmann, qui a régalé l’assemblée de quelques bons mots, a mis en avant « l’audace dans l’innovation », marque de fabrique de l’association au service des Esplanadiens.
Le président de l’ARES qui devrait être reconduit pour un quatorzième mandat (le tiers du comité de direction a été réélu à l’unanimité) a également remercié les bénévoles « qui constituent toujours une ressource importante » et insisté sur le diagnostic social réalisé auprès des personnes âgées du quartier.
« Rendre l’art et la culture accessibles à tous »
En seconde partie d’AG, Marc Philibert a dévoilé une partie du tout nouveau projet de l’ARES : l’école de théâtre.
« Il ne s’agit pas d’une activité en plus, mais d’une étroite connexion avec les missions que nous assurons et les valeurs que nous défendons, notamment l’art et la culture accessibles à tous et surtout à ceux qui en sont exclus ou éloignés », explique le directeur de l’association
La force du projet, c’est aussi l’équipement (la salle du Tambourin) et la logistique fournis par l’ARES qui s’est par ailleurs associée au Laboratoire de Recherches Théâtrales (LRT) pour assurer l’enseignement.
Présent lors de l’assemblée de mardi soir, Mikhail Kroutov, le directeur du LRT, a lui aussi défendu ce projet avec enthousiasme. « L’univers du théâtre permet de développer l’esprit, le corps et le cœur », a insisté l’acteur et metteur en scène qui a étudié à l’Académie d’art théâtral de Moscou.
Ce projet « ouvert sur la ville et qui favorise la mobilité des habitants » s’adresse dans un premier temps aux enfants et aux adolescents (de 6 à 18 ans sur un cycle de deux à trois ans). À l’unanimité, il a obtenu le feu vert des votants de l’AG.
Le bémol de la Ville
Reste à convaincre la municipalité de devenir à son tour partenaire de l’école de théâtre. « Il s’agit d’un projet motivant qui peut faire boule de neige sur la ville de Strasbourg et montrer que l’éducation populaire peut se faire autrement qu’à travers les écoles de musique », a précisé le conseiller municipal Eric Schultz, lors de son intervention.
Cependant, le délégué à la démocratie locale est également resté dans son rôle de juge de paix en s’interrogeant sur l’impact de ce projet en matière de financement public.
« Il ne faudrait pas que la future école de théâtre engage l’ARES sur une pente financière délicate, a-t-il précisé. Quant à l’histoire de la salle du Tambourin, elle sera peut-être à réécrire ensemble par rapport aux orientations politiques et aux besoins du quartier. »
Le projet de l’ARES en partenariat avec le LRT devrait être déposé à la Ville de Strasbourg avant l’été.
Et si le débat semble uniquement porter sur la ligne budgétaire, l’objectif est que l’école de théâtre soit opérationnelle en septembre 2012 pour la mise en service des nouveaux locaux de l’association.
Patrick Schwertz
© Dernières Nouvelles d’Alsace, Samedi 16 avril 2011. – Tous droits de reproduction réservés