Après la gare, un autre potager planté au milieu des tours, à l’Esplanade
Philippe Dossmann
La Ville expérimente la plantation de « massifs nourriciers » sur différentes places de Strasbourg. – Photo Philippe Dossmann
Bientôt, des tomates, des courgettes, des poivrons, mais aussi des carottes, des salades, et même des choux et des potimarrons, pousseront en toute liberté sur le lopin de terre qui leur a été réservé sur la place de l’Esplanade. C’est la promesse du panonceau qui explique la démarche de « création d’un massif nourricier » installé au bout de l’avenue du Général-de-Gaulle, de la rue de Rome et de la rue de Boston. Là où jadis les véhicules tournaient autour d’un rond-point.
Protégé par une clôture de ganivelles, à savoir une rangée de potelets de quelque 80 cm de haut, soutenus par du fil de fer, le potager accueille ses tout premiers plants sur une parcelle occupée naguère par des massifs floraux. À l’instar de la place de la Gare, le « nourricier » a donc volé la vedette cette année au floral, à l’ombre des grands ensembles qui ont poussé pour leur part dans les années soixante, et qui encadrent les nouvelles plantations de légumes.
Une explication claire et simple. Photo Philippe Dossmann
Cette plantation est située au milieu des grands ensembles. Photo Philippe Dossmann
Les légumes suscitent la curiosité des riverains. Photo Philippe Dossmann
L’espace a été clôturé. Photo Philippe Dossmann
Salades et tomates pousseront à l’Esplanade. Photo Philippe Dossmann
Démarche de jardin école
Ces platebandes parfaitement entretenues par le service des espaces verts de la Ville forment un triangle végétal plutôt voyant de quelque 120 m2 . Il est délimité d’un côté par le square Robert-Heitz, et de l’autre par l’allée Jean-Pierre-Lévy – où le tram file vers Neudorf et où les voitures s’arrêtent au feu rouge du carrefour.
Derrière le rideau de bois tressé, cette expérimentation de massifs nourricier suit la même logique que celle qui prévaut pour la place de la Gare : proposer d’utiliser les légumes, des fruits et des plantes aromatiques à la place des fleurs, dans une démarche de jardin école et de transformation des produits récoltés pour la cantine avec l’association d’insertion l’Étage. Un riverain, en balade avec ses deux petits-enfants, espère que ces cultures seront mieux respectées que les fleurs : « Les gens passaient parfois au milieu des fleurs pour couper le chemin… », se désespère le sexagénaire.
Préserver la ressource en eau
Dans le jardin urbain, les plants sont soigneusement alignés sur deux rangs bordés de petits cheminements matérialisés par des copeaux de bois. Au milieu de la parcelle, trois tuteurs ont été installés pour accueillir les plantes grimpantes. Pour « préserver la ressource en eau », les plantes ne seront arrosées qu’une fois par semaine, avait expliqué la Ville. Un paillage d’herbe coupée a été disposé au pied des cultures pour éviter de rendre la terre aride et pour garder le sol légèrement humide.
Le square Robert-Heitz, lui, reste en l’état avec sa trentaine d’arbres : sur les parcelles voisines, restées dans leur jus, une myriade de pâquerettes blanchissent un tapis de verdure où les riverains promènent leur chien. Le tout sous les yeux d’un bataillon de pigeons qui squattent un espace juste sous un panneau de déclaration préalable leur annonçant l’installation prochaine d’un pigeonnier contraceptif au square Robert-Heitz. Chaque parcelle aura visiblement sa vocation.
© Dernières Nouvelles d’Alsace, 4 mai 2024. – Tous droits de reproduction réservés