Un bâtiment neuf de 3 000 m 2, utile, beau, basse consommation, mais cher.
Photo archives DNA-Marc Rollmann
Esplanade Bilan déficitaire en 2013 pour le centre socioculturel
Le déficit de 116 940 € qui clôt 2013 n’est pas une surprise pour l’ARES. À l’origine, notamment, de ce coup dur, le coût de fonctionnement du nouveau bâtiment.
Claude Gassmann, président de l’ARES, ne farde pas la réalité : « On n’est pas loin d’un déficit proche de 10 % du budget cette année. Comptablement, le déficit d’exploitation est même de 159 000 € si on ajoute la petite enfance. »
Le budget de l’ARES pour 2013 est de 3 063 694 € , chiffre qui englobe le centre socioculturel, la crèche familiale et le multi-accueil. Près de 80 % de cette somme va aux charges de personnel.
Petite enfance : des comptes fragilisés
L’une des raisons principales du déficit est le coût de fonctionnement du nouveau bâtiment, dans lequel l’ARES a emménagé à l’automne 2012. À titre d’exemple, en 2011, le fonctionnement des anciens locaux revenait à 103 309 €. En 2013, le chiffre est passé à 185 633 €, soit une différence à la hausse de près de 80 000 €. Un rendez-vous de principe avait d’emblée été fixé avec la Ville pour examiner la situation au terme d’un an plein d’exercice dans cette nouvelle configuration.
« L’augmentation s’explique, avec 3 000 m² nettoyés au lieu de 1 900, les fluides, les contrats d’entretien, le choix d’embaucher un logisticien », liste Claude Gassmann. Sur ce dernier point, l’ARES assume : « Un salarié représente un coût mais on fait le choix de prévenir toute dégradation. Jeudi dernier, il a détecté une fuite d’eau dans les locaux techniques qui aurait pu occasionner d’importants dégâts. »
Dans l’ARES-Flash, qui informe dans le détail les habitants du quartier sur la situation, le trésorier Henri Gaudier souligne que le nouveau bâtiment a permis une augmentation des activités, qui « peut se lire dans l’augmentation des produits (près de 190 00 € en deux ans) mais qui contribue aussi à l’augmentation des charges ». La mise à disposition du lieu devrait désormais s’accompagner d’une facturation des charges, ce qui n’était pas le cas jusque-là.
Le centre socioculturel, 100 salariés et 150 bénévoles actifs, avait, en 2013, 2 230 inscrits dans ses activités (1 896 en 2012), sans compter l’accueil d’associations extérieures, les concerts, conférences ou spectacles. Autre source de déficit, la petite enfance, un secteur qui, d’ordinaire, n’est pas pris en charge par les centres socioculturels (à ne pas confondre avec l’ALSH, Accueil de Loisir Sans Hébergement). Une baisse en 2013 de la participation de la CNAF (Caisse Nationale d’Allocations Familiales), finalement réajustée en 2014, a fragilisé les comptes. L’ARES tient à conserver cette fonction. « Le quartier en a besoin, dit Claude Gassmann, et l’accueil des 0 à 3 ans fait vraiment partie de notre projet, il y a des passerelles avec l’ALSH, l’école de musique… », détaille-t-il. La crèche familiale compte 80 enfants, le multi-accueil 20 enfants.
Se rajoute pour 2013, l’épisode de la maison de quartier du Ziegelwasser. Pour mémoire, l’ARES s’est implantée au Neuhof de juillet à novembre 2012, sans succès. Elle doit honorer, non sans amertume, une dernière facture de 35 000 €, correspondant aux contrats des animateurs recrutés à l’époque.
Autre point noir, le lancement de l’école de théâtre : « On s’est mis dedans tout seuls, le modèle développé n’était pas bon financièrement. On poursuit sous une forme différente, avec la Maison théâtre. »
« Il n’y a pas de procédure d’alerte »
Claude Gassmann conclut positivement : « 2013 était une très mauvaise année financièrement mais il n’y a pas de procédure d’alerte. On va optimiser notre usage du bâtiment, faire la chasse aux coûts et faire évoluer notre modèle économique. »
Des discussions sont en cours avec la Ville, propriétaire du bâtiment. « Nous sommes prêts à étudier la situation et nous sommes conscients que le bâtiment a des conséquences sur la trésorerie, le principe de le prendre en compte est acté, commente Mathieu Cahn, adjoint en charge notamment des centres socioculturels. Mais l’ARES n’est pas un prestataire, nous sommes partenaires et il y a d’autres financeurs concernés. » Et de conclure : « Un centre socioculturel fait des choix souverains et on met au bout quand cela se justifie. »
Le chiffre 116 940 €
C’est le déficit enregistré par l’Ares pour l’exercice 2013 du CSC. Sur les quatre derniers, c’est la première fois que les charges (1 735 823 € ) excèdent les produits (1 618 883 € ).
par Myriam Ait-Sidhoum, publiée le 26/04/2014
© Dernières Nouvelles d’Alsace, Samedi 26 avril 2014. – Tous droits de reproduction réservés